Le tourne disque jaune

Publié le par ait slimane hamid

le tourne le tourne  disque jaune 


Si ton cœur déborde 
Donne libre cours à ton inspiration
De ta voix, et des cordes de ta guitare
Fais trembler la terre
Car tant que le ciel 
Aura besoin de ses étoiles
Les gens aussi
Auront besoin des artistes 
Lounis Ait Menguellet 
Qu’il était magnifique ce tourne-disque jaune que m’avait offert mon père à l’occasion de mon anniversaire. C’était un magnifique cadeau, le plus beau que je pouvais recevoir. Son souvenir est encore vivace dans mon esprit à ce jour. Mon émerveillement était sans pareil, chaque fois que je le faisais fonctionner et que je voyais enfin les disques tourner sous le bras du lecteur, diffusant ainsi des airs et des chansons qui ont tant bercé mon enfance et qui ont enchanté mon âme. Pour moi c’était quasi magique.
Ces disques, que je laissais éparpillés à même le sol, me fascinaient. J’aimais par-dessus tous, les belles jaquettes en couleurs, rehaussées par les superbes photos de tous les chanteurs qui ont peuplé et rempli de rêves mes tendres années, passées dans cette ville lointaine de Mostaganem.
Les noms des chanteurs eux-mêmes, me subjuguaient tellement ils me laissaient entrevoir un monde mirifique fait de joie et d’extase. Parmi tous ces monstres sacrés, ma souvenance en à retenue deux : Slimane Azem et Ahmed Saber.
Écouter Azem, en ces temps là, et dans cette ville, était pour moi le seul moyen de garder contact avec ma montagne de Kabylie. C’était le seul lien que j’avais, pour ne pas rompre le cordon ombilical avec tamurt. Grâce à sa voix unique, ses mélodies, et ses poèmes, l’appel de la terre natale était resté vivace en moi.
Ahmed Saber, quant à lui, me rappelait ces premières années post indépendance, faite d’espoir mais aussi de doutes et de troubles.
Le souvenir de ces deux artistes, hors pair, s’est imposé à ma mémoire, lors d’un bref voyage, que j’ai effectué récemment à la ville d’Oran. Ville que je n’ai pas revue depuis plusieurs années. C’était un mois de juillet torride. Vers le soir, et alors que je me promenais dans la rue d’Arzew, mon regard fut attiré par une cassette exposée sur le devant d’une vitrine d’un disquaire, situé au coin de ce grand boulevard. Aussitôt je me suis arrêté et je me suis mis à lire les titres des chansons qu’elle contenait. Il s’agissait bien sur d’une casette d’Ahmed Saber.
Mu par une impulsion subite, j’ai immédiatement pénétré dans le magasin et aussitôt j’ai demandé tous les albums du chanteur, qui pour moi relevait du mythe et de la légende. Le trésor entre mes mains, j’ai tout de suite regagné mon hôtel, afin de réécouter ces airs nostalgiques d’un temps lointain, et qui ont tellement enchantés mon âme en ces moments d’incertitudes qui ont caractérisés l’époque.
Le cœur aux abois, l’oreille à l’écoute, la voix de Saber me transporta dans les méandres du passé, pour me déposer sur les lieux de mon enfance. J’ai pu alors entrevoir ces doux instants d’insouciances, mais aussi de grands bouleversements. Les couleurs de notre naïveté mais aussi les colères de notre espoir outragé, se profilèrent dans le ciel de mes rêves, et les fantômes d’hier on eux raison de l’absurde réalité du moment.
Dans cette ville de Mostaganem, j’habitais un quartier populaire, duquel on avait une vue imprenable sur le lieu dit « Ain El Sefra » la source jaune. C’était un grand espace, situé face au marché couvert, juxtaposant la place des trois ponts (nommée ainsi à cause des trois ponts qui joignaient les deux rives de la ville que séparait la rivière d’Ain El Sefra). C’était là, que j’aimais déambuler à longueur de journée. Il est vrai que le lieu était pittoresque. On y trouvait de tout : des guérisseurs miraculeux, des vendeur de garantita( plat fabriqué à base de farine de poix chiche et d’ont raffolaient les Mostaganemois –des diseurs d’aventures, et des revendeurs de marchandises hétéroclites.
Mais ce qui m’attirait le plus en cet endroit, c’était bien sur les revendeurs de disques. Je passais, là, des heures et des heures à admirer et écouter les mélodies que diffusait l’électrophone sans relâche. Le chanteur le plus prisé en ces temps là, c’était bien sur Farid El Atrach le maestro de la musique égyptienne que les algériens aimaient beaucoup plus –contrairement aux orientaux- qu’Abd El Ouahab et Oum Keltoum. Mais mes yeux à moi ne s’arrêtaient que sur les jaquettes des disques de mes idoles préférés : Ahmed Saber et Slimane Azem. Il est vrai qu’en ces premières années d’indépendance on pouvait encore trouver des disques de chanteurs kabyles même dans une ville comme Mostaganem.
Beaucoup de rumeurs circulaient à l’époque à propos de ces deux chanteurs. Autant ils étaient adulés, autant ils gêneraient des discutions, pour le moins contradictoires, autour d’eux et cela bien sur à leur corps défendant. Sur le socle de mon enfance, souvent il m’était arrivé de surprendre des adultes qui parlaient à voix basse, sur un interdit qui venait de frapper l’un ou l’autre des deux chanteurs. Je ne comprenais pas de quoi il s’agissait, mais comme cela concernait mes chanteurs adorés, fatalement cela me touchait. 
Je revois, comme si cela datait d’hier, la mine triste que faisait mon père, quand un soir, il était rentré à la maison, pour annoncer à ma mère la mauvaise nouvelle : « ils ont osé le faire ces salauds ! Dorénavant nous ne pourront plus écouter Azem sur les ondes de la radio » lui disait-il. Est-ce pour cela que, le lendemain, tous les kabyles de ma connaissance affichaient un air triste ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que c’est ce qui m’a semblé lire sur leurs visages accablés, quand je les voyais. Il faut le dire, Slimane était adulé par les kabyles, et la nouvelle de son interdiction sur les ondes de la radio, ne pouvaient les laisser indifférents.
Le désarroi ambiant de tous ces kabyles, s’est imprégné en moi, je sentais confusément qu’une injustice terrible venait de s’abattre sur mon idole. Aussitôt, par dépit ou par défi, J’ai courus à la maison, et là, j’ai pris un de ses disques- sa pochette était illustrée par un dessin, qui montrait une scène de labour. On y voyait une paire de bœufs tirant avec peine une charrue, alors que derrière eux un laboureur les haranguait à plus d’efforts avec un bâton dans les mains- puis je l’avais mis dans l’électrophone et dans un geste rageur j’ai augmenté le volume à fond, aussitôt la voix de Azem déchira le silence pour entonner une vérité éternelle :
« Le bœuf sait toujours reconnaitre qui est son vrai frère, c’est celui avec qui il à trimé la vie durant ! »
Reconnaitre un frère ? Ce n’était pas du tout évident en ces temps où la méfiance était érigée en loi. Mais malgré la peur, malgré l’invective, Ahmed Saber était là. De sa voix chaude et inégalable, il pourfendait, déjà, les usurpateurs de titres honorifiques et ceux qui se sont accaparés des postes clés sans aucun mérite et qui faisaient baver le peuple : 
« Viendra, surement, ton jour renégat, ce jour là, au peuple tu rendras des comptes.
Ce refrain avait vite fait le tour de la ville, partout où on allait, les gens le fredonnaient. Il est vrai qu’a l’aube de cette indépendance, tant attendue, beaucoup d’arrivistes se sont frayés des chemins pour s’accaparer des biens et se placer dans des postes de commandes afin de se servir et d’asservir les gens. Tout ce beau monde s’embourgeoisait au détriment de la société, en faisant fi de la loi et de la justice. Les vagues de la dérive se fracassaient sur le bateau Algérie, qui tanguait dangereusement dans les eaux boueuses de l’arbitraire
Azem, lui, avait tiré la sonnette d’alarme bien avant : 
« C’est en ces jours du 17-18-19 mars, que les vampires accostèrent nos rives ! Tonnait-il déjà !
Mais, aux alentours, les bruits couraient toujours et la rumeur s’amplifiait. Les regards étaient fuyants. La peur était palpable partout. Elle rodait dans tous les coins, dans toutes les rues. Mais que disait donc cette chanson qui fusa comme une bombe dans le ciel déjà perturbé du pays ? 
« Scandale…scandale ! Même le marché du travail est soumis à la perversion » 
Autour de moi, dans les cafés maures, dans les hammams, les adultes ne parlaient que de corruption. Même pour trouver un simple travail, il fallait avoir recours à des connaissances bien placées. Tristes et sales temps pour tous ces Algériens qui ne demandaient pourtant que le strict minimum : un logement et un travail.
Mauvaise conjoncture, aussi, pour les diseurs de vérité amère, pour les pourfendeurs des mensonges. Il est en prison, disait-on autour de moi. 
- Qui ? Mais qui donc est en prison ? 
- Comment tu ne le sais pas encore ? pourtant tout le monde en parle !
- Non, je ne sais pas de qui vous parlez !.
- Mais pauvre ignorant, c’est Ahmed Saber qui vient d’être arrêté, tu ne le sais pas ? 
- Non, je ne suis pas au courant, Mais pourquoi donc, l’ont –il, enfermé ? 
- Tu n’as pas encore écouté son dernier disque ?...
Et aux drames succédèrent d’autres drames.
- Tu as entendu la nouvelle ?
- Quelle nouvelle ?
- Il s’agit de Slimane Azem
- Quoi donc, dis le moi.
- Il vient d’être bannit du pays.
- Ce n’est pas vrai !
- Si je t’assure, tout le monde en parle !
- C’est surement à cause des trois chiens qui ne cessaient d’aboyer derrière lui !
Et aux drames pouvaient succéder dorénavant d’autres drames !
Entretemps, Saber, décortiquait déjà son époque. El ouaktia ou la chronique des sales temps, décrit implacablement la dérive d’une société qui ne savait plus ce qu’il fallait faire de cette indépendance chèrement acquise. 
« Le diable venait de donner la permission d’enclencher le mal à ses acolytes. » clamait-il haut et fort de sa voix rageuse.
Sur les terrasses des cafés populaires, le thé à la menthe est servi allégrement. Sur la place d’Ain El Sefra les medahs se faisaient de plus en plus discrets. Leurs voix ne tonnaient plus comme naguère. Les gens ne s’agglutinaient plus comme avant autour d’eux. Quelque chose était entrain de changer dans les mœurs des gens.
Dans les chaumes de la Kabylie, c’est tout bas que les gens fredonnaient les mélodies de Slimane. L’arbitraire avait enfanté de la peur. Les baillons de l’interdits se rapprochaient de plus en plus des bouches des hommes !
Désormais à Ain El Sefra, c’est prudemment que les revendeurs de disques, osaient diffuser encore les chansons de Saber. Sur leurs étales, les disques d’Azem ont subitement disparus.
Où vérifier la véracité de ce qui se disait à l’époque ? Mon instinct d’enfant me conduisait toujours vers ce lieu mythique, qu’est la source jaune. Et comme pour confirmer ce qui se racontait un peu partout, la photo qui illustrait son dernier disque, montrait Ahmed Saber derrière les barreaux, les yeux scrutant un horizon qui semblait de plus en plus fermé.
A Tidjdit1, à Bey el mout2, à Monplaisir3, l’insouciance et la joie de vivre se rétrécissait comme une peau de chagrin.
Débrouille-toi, fils de mon pays, fils de mon pays trouve ta voie, 
Ainsi disait-il, en ces instants d’abattement, de relâchement de reniement. Agglutinés devant l’hôpital de la ville- Hôpital qui sera baptisé plus tard au nom de Che Guevara- tout le monde attendait la venue du Rais4. Nous, enfants pas plus haut que trois pommes, drapeaux entre les mains, debout depuis huit heures du matin, attendions la venue du messie. On ne tenait plus debout. La fatigue, la soif et la lassitude ont eux raison de notre curiosité. Mais pouvait –on fuir les lieux ? Les maîtres qui nous accompagnaient veillaient au grain. Pour tromper mon impatience, je m’étais mis à fredonner tout bas :
Dis mois comment je puis t’aimer
O grenouille de la mare
Quand assoiffé je désire aller boire
Tu troubles l’eau, comme le résidu de pressoir
Où que j’aille tu me précèdes
O grenouille de la mare.
Mais déjà le cortège était là. Debout dans sa DS, le Rais, nous projetait des bonbons, que nous enfants nous, nous disputions. Mais leur gout était amer dans ma bouche.
Les gens changeaient au fil du temps. Toute bravoure avait quitté leurs cœurs. Seul l’apparat primait. 
Mais pourquoi fréquenter ce pauvre quidam ?
Ce n’est qu’un bon à rien !
Vaut mieux l’éviter
Il n’est même pas capable de nous payer un coup
Saber, toujours lucide se désolait des dépravations qui gagnaient de plus en plus la société ; son cœur meurtri, ne peut que constater les dégâts. Tandis qu’a quelque encablure de là, Slimane fustigeait ces hommes aux mille visages.
Avec soupir, je suis resté perplexe
Quant aux amis d’aujourd’hui
D’eux on ne peut retenir qu’un sur cent
Je l’ai éprouvés hommes et femmes
Ils sont changeants à l’image d’un caméléon
Ils ont tous plusieurs visages ;
Dans les villes, l’heure est à l’émancipation. On s’invitait à des booms et à des surprises parties, entre gens arrivés et qui n’ont plus aucuns soucis à se faire, sauf celui de jouir des biens qu’ils se sont accaparés. On voyait leurs femmes se rendre seules aux dancings, au cinéma. Elles s’offraient les plus belles toilettes à l’européenne, elles déambulaient dans les grands boulevards d’Alger et d’Oran et se livraient à leur péché mignon la séduction.
Mais comment s’appelle-t-elle ?
Tchik rak ramba 
Qui déambule allégrement ?
Tchik rak ramba 
Qui porte un pantalon bien serré sur les fesses ?
C’est évidement Tchik rak ramba 
Mais les « meryoulettes » n’on cure des remontrances, sommes toute stupides de Saber. Les temps sont à la frivolité et à la vanité. Les filles de la haute classe, des parvenues, se pavanaient en mini jupe et goutaient aux joies fictives d’un ersatz d’émancipation. Temps sublime pour toutes les tentations perverses d’une société qui se dépravait et qui divorçait avec son authenticité.
Nous te sommes gré de ton diktat époque maudite 
Toi qui nous abreuve de peines
Nous résigner c’est souffrir
Nous révolter est un tort
Parler ne nous avance à rien
Se taire est encore pire
Chaque jour amène son lot de misères
Comment faire, pour nous en sortir ?
Pour les gens épris de justice, seules les voix de Saber et de Slimane apportaient un tant soit peu de réconfort à leurs cœurs. Devant notre poste de radio, on se regroupait en famille des dix neuf heures, pour écouter la voix de Paris, qui continuaient pour quelques temps encore, à diffuser les chansons des deux chanteurs chers à nos cœurs.
Ce matin là, je fus tout étonné de voir dans la ville, les chars des militaires, postés un peu partout. La police avait changé d’uniformes, celles que les policiers portaient en cette matinée de juin était d’une couleur kaki. Hier mon père m’avait empêché d’écouter la radio sans aucune explication. Mais à sa façon attentive de prêter oreille aux informations, je sentais que quelque chose de grave était entrain de se produire. Les gens marchaient d’un pas furtif, et tous semblaient pressés de rejoindre leurs postes de travail, ou leurs chez soi. Seuls, nous enfants insouciants et surtout inconscients, continuions à jouer au ballon sur le terrain vague d’El Matmar5.
Les jours suivant j’ai remarqué que les photos du Rais ont subitement disparues des étales des magasins et surtout du bureau du directeur de notre école. J’ai même vu notre voisin, qui déchirait en cachette son poster qu’il gardait jalousement chez lui. Puis au fil des jours, plus aucune personne n’osait prononcer son nom. C’était comme s’il n’avait, jamais, existé !
Avait –il subit le même sort que Azem et Saber ? La question qui taraudait mon esprit à l’époque n’a eu de réponse que plusieurs années plus tard. Heureusement, pour nous, nous trouvâmes exécutoire à nos angoisses et à notre trouble, dans et grâce à la bande dessinée. Est-ce un hasard si le personnage de bandes dessinées qui nous attirait le plus, ce fut un certain Blek le Roc ?
Assurément non. Ce trappeur au cœur généreux, et à la force colossale, symbolisait à nos yeux la justice et l’étique. Ne livrait –il pas un combat sans relâche, avec ses amis le professeur Occultis et Roddy, pour soustraire l’Amérique du joug Anglais ?
On trouvait aussi une échappatoire, dans les salles de cinéma- le colisée et le ciné monde- grâce à la projection des péplums qui nous tenaient en haleine, mais aussi grâce aux westerns Italiens tel l’inénarrable Trinita avec le duo Bud Spencer et Térence Hill.
Mais tout cela allait bientôt cesser. Plus de films, plus de bandes dessinées, plus de radio de Paris, plus de disque de Slimane Azem et d’Ahmed Saber. Le tourne-disque jaune perdait de son attrait. 
Pour quelques temps encore, on pouvait fuir cet univers morose grâce aux polars. James Hadley Chase et Agata Christie faisaient notre bonheur. Mais au fond de nous, nous savions que tout était éphémère. Quelque part les gardiens du temple, pouvaient à tout moment nous priver de nos amours comme ils nous ont déjà privés de notre enfance !
Par la fenêtre de mon hôtel, là dans cette ville d’Oran, je regardais la foule qui allait et venait sans but apparent. Et subitement avait surgit devant moi l’image d’Ahmed Saber souriant, avec un air qui me disait : « moi aussi on m’a privé de toi, mais jamais je ne t’ai oublié ». Alors pour moi seul, Slimane Azem fredonna cet air :
Anges séculaires, qui veillaient sur la source
Me voici dans un triste état
Mon cœur veut revoir le pays des ancêtres
Hélas mon destin me le refuse
Dans mes songes je revois ton eau
Limpide et toujours fraiche
Chaque jour, Je revois ton image
Ta chute d’eau entre les pierres
Je me noie, alors, dans une mélancolie
Et un feu inextinguible, brûle dans mon cœur
J’ai alors revu le doux printemps
Et les images d’antan ont défilées devant mes yeux
La campagne était toute verdoyante
La fontaine pleine de belles filles
Je me revoyais labourant la plaine
J’étais heureux parmi les miens
J’ai le mal du pays, je l’avoue
Les chemins de la joie se sont renfermés devant moi
Je me demande à ce jour
Pourquoi sans cesse j’alourdis mon fardeau
C’est que j’ai délibérément choisis la rébellion
Que de me soumettre et me taire
Il est des gens encore plus meurtris que moi
Qui n’ont même la parole, pour dire leur souffrance
Au-dedans, ils se calcinent, sans pouvoir crier
Et leurs cœurs sont courroucés
La justice n’est qu’un vain mot
Tachez de vous en souvenir
Mais pourquoi reviens tu dans mes songes ô fontaine ?
Est ce que tu es chère pour mon cœur ?
C’est adolescent que je t’ai quitté
Pour un exil définitif
Malgré tout, j’arrive à m’exprimer
Et de hurler ce que j’ai sur le cœur !
Ainsi s’est achevé mon songe
O fontaine, perle de mon village.
A chaque jour suffit sa peine
Le destin a choisit pour moi
Au réveil tu te dissiperas
Et seul le vide, restera entre mes bras
Soudain le lecteur DVD s’est tu. Mon songe s’est envolé. Mais ma résolution est déjà prise. Des demain je rallumerais mon tourne-disque jaune, afin que toujours Slimane Azem et Ahmed Saber puissent demeurer parmi nous !
1- Quartier populaire de Mostaganem
2- Autre quartier populaire
3- Autre quartier populaire
4- Il s’agit bien sur de Ben Bella
5- Un terrain vague où, enfants, on jouait au foot
Slimane Azem : chanteur kabyle, subversif, mort en exile
Ahemd saber : chanteur Oranais, subversif, des années soixante

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article